Le dépistage de l’apnée du sommeil
La consultation médicale est cruciale pour orienter le patient vers l’examen adapté à sa situation, déterminé à travers un questionnaire médical incluant le test d’Epworth. Un examen ORL physique est essentiel pour permettre au médecin d’identifier d’éventuels obstacles ou anomalies maxillo-faciales chez le patient. Les résultats sont généralement disponibles quelques jours plus tard, et l’examen peut aussi être réalisé en téléconsultation.
Plusieurs types d’examens peuvent être réalisés :
La polygraphie ventilatoire est un examen simple (entre 3 et 4 capteurs selon le modèle) et peu contraignant. Il enregistre plusieurs paramètres respiratoires : le flux d’air, l’oxymétrie (les variations du taux d’oxygène dans le sang durant le sommeil), et les fluctuations du rythme cardiaque. Cet examen est souvent réalisé en ambulatoire, avec le patient rentrant chez lui pour dormir dans un environnement familier après avoir été équipé au centre. Le patient reviendra quelques jours plus tard pour obtenir les résultats.
La polysomnographie est un examen plus détaillé, qui, en plus des éléments enregistrés lors de la polygraphie ventilatoire, permet d’analyser les différentes phases du sommeil, de détecter les micro-réveils et d’observer d’éventuels mouvements des membres inférieurs et/ou supérieurs, des yeux, ainsi que de repérer un bruxisme nocturne. Cet examen est recommandé d’emblée pour les patients ayant des troubles neurologiques, car il offre une étude plus précise du sommeil. Il est également conseillé lorsque les résultats de la polygraphie ventilatoire ne sont pas cohérents avec la symptomatologie clinique, en particulier dans les cas où un faible nombre d’apnées ne reflète pas la réalité, car la polysomnographie permet de détecter les micro-réveils qui fragmentent le sommeil et entraînent une fatigue persistante. Cet examen aide à distinguer les apnées du sommeil des insomnies ou des narcolepsies.
Cet examen peut se réaliser :
- À domicile, avec un technicien qui se rend chez le patient le soir. Le patient retire lui-même les capteurs et devra restituer le matériel à la clinique le matin suivant.
- Lors d’une hospitalisation d’une nuit dans notre Centre, facturé au tarif « sécurité sociale » dans ce cas.
- En ambulatoire, au cabinet l’après-midi. Le patient rentre chez lui avec les capteurs et doit rendre le matériel au cabinet le lendemain matin.
Le rendez vous de dépistage pas à pas
Le rendez-vous de dépistage se déroulera dans notre centre à Sainte Saulve. Il sera pris en charge en partie par la sécurité sociale, votre mutuelle intervenant en complément selon votre contrat.
La consultation avec un praticien
- L’objectif principal est d’identifier les symptômes susceptibles de faire suspecter un syndrome d’apnées du sommeil (SAS). Le diagnostic du SAS reposera principalement sur l’interrogatoire du patient, ainsi que sur les informations fournies par son partenaire. Le choix du type d’enregistrement du sommeil à réaliser dépendra en grande partie des éléments recueillis lors de la consultation.
- Le second objectif de cette consultation est de dresser une liste des éventuelles comorbidités afin d’évaluer la gravité de la pathologie.
Les examens médicaux
La consultation avec l’ORL est essentielle, car elle permettra d’examiner le larynx, le pharynx, la cloison nasale, etc., afin de détecter une éventuelle obstruction qui pourrait favoriser les apnées du sommeil, comme l’élargissement des amygdales pharyngées et linguales, l’hypotonie du voile du palais, la déviation du septum nasal ou encore l’élargissement des cornets nasaux.
L’enregistrement polygraphique du sommeil
Cet enregistrement (EPS) permettra d’analyser divers paramètres : la saturation en oxygène, l’intensité et la fréquence des ronflements, le nombre d’apnées ou d’hypopnées par heure, la fréquence cardiaque, les variations de posture pendant la nuit, etc.
L’interprétation de ces données guidera les choix thérapeutiques à adopter.
Le polygraphe est généralement installé en fin d’après-midi au cabinet (le patient, ayant pris une douche au préalable, rentre chez lui équipé pour être enregistré à domicile) et devra organiser la restitution du matériel le matin suivant, avant midi.
Pour la polysomnographie, des capteurs supplémentaires seront placés sur la tête, le torse et les membres supérieurs et inférieurs (afin d’analyser les différents cycles de sommeil du patient, de détecter un éventuel syndrome des jambes sans repos, et d’observer des micro-réveils ou un bruxisme nocturne).
TRAITEMENT DES APNÉES DU SOMMEIL
La stratégie thérapeutique sera déterminée en fonction de l’indice d’apnées, d’hypopnées ou même des micro-réveils.
Si le score d’apnées est faible et que le patient présente des problèmes morphologiques classiques, comme :
- L’hypertrophie des amygdales, pour laquelle une réduction de leur volume peut suffire, plutôt qu’une amygdalectomie complète
- L’hypertrophie des végétations, nécessitant une adénoïdectomie
- La radiofréquence du voile du palais en cas de voile hypotonique, pour le tonifier
- Le raccourcissement de la luette si nécessaire
- Parfois, une chirurgie maxillaire dans les cas plus complexes (comme le rétrognathisme)
Dans les cas plus graves (plus de 30 apnées par heure et/ou lorsque les micro-réveils dépassent 15 par heure), la pression positive continue (PPC) est l’option thérapeutique indiquée.
La PPC consiste à insuffler de l’air sous pression dans les voies respiratoires pour repousser les structures qui limitent le passage de l’air dans le larynx, permettant ainsi de maintenir les voies aériennes ouvertes et d’assurer une circulation d’air optimale. Il est important de noter que ce traitement est pris en charge par la sécurité sociale.
Les données recueillies quotidiennement par la PPC sont transmises à distance au prestataire, ce qui permet des réglages à distance lorsque nécessaire.
Les effets secondaires sont peu fréquents et généralement dus à un masque mal ajusté ou à une pression trop élevée, ce qui peut provoquer de l’aérophagie, mais ces problèmes sont facilement corrigibles.
Dans certains cas, une orthèse d’avancée mandibulaire pourra être proposée pour déplacer le maxillaire inférieur vers l’avant, ce qui aide à réduire le nombre d’apnées et le ronflement.
Ce traitement nécessite un état dentaire en bon état et est contre-indiqué en cas de déchaussement dentaire ou d’édentation importante. Il ne peut pas être utilisé comme alternative pour les patients ayant un score d’apnées supérieur à 30 par heure.
Une prise en charge appropriée permet aux patients de retrouver une qualité de vie qu’ils pensaient perdue.
DOCTEUR ALAIN de WAELE
- OTO-RINO-LARYNGOLOGISTE
- Ancien interne des hôpitaux
- Ancien assistant des hôpitaux
- CHIRURGIE DU RONFLEMENT
- CHIRURGIE ENDO-NASALE
- CHIRURGIE PLASTIQUE DE LA FACE
- CHIRURGIE DE LA SURDITE
- CHIRURGIE CERVICO-FACIALE
- CHIRURGIE DES CANCERS ORL